title: "Conditions d'interfaces"
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Composantes normales
Considérons deux milieux
Une représentation schématique est donnée par la figure ci-dessous.
{{< figure src="../../images/figures/schema_bn.svg" title="Représentation schématique de la configuration considérée (pour les composantes normales)." >}}
En notant
Continuité de la composante normale de
Appliquons la conservation du flux à notre cylindre :
Soit, en développant et en multipliant par
Or :
Et :
Où
Ainsi par passage à la limite dans l'expression générale, on obtient :
On a donc continuité de la composante normale de l'induction magnétique
Saut de la composante normale de
Appliquons le raisonnement précédent en partant du théorème de Gauss :
Le terme de gauche peut-être traité exactement de la même façon que pour
En définissant localement la densité surfacique de charge
par passage à la limite (
On a donc un saut de la composante normale de
{{% notice note %}} On trouve des densités surfaciques de charge dans tout conducteur à l'équilibre électrostatique. {{% /notice %}}
{{% notice tip %}} En l'absence de densité surfacique de charge : on a évidemment continuité de la composante normale de l'induction électrique
Continuité de la composante normale de
Dans l'ARQS, puisque
En particulier, sur le bord d'un conducteur isolé,
Composantes tangentielles
En prenant une coupe de la configuration précédente, on obtient celle décrite par la figure ci-après.
{{< figure src="../../images/figures/schema_ht.svg" title="Représentation schématique de la configuration considérée (pour les composantes tangentielles)." >}}
Dans ce plan de coupe, on choisit arbitrairement un chemin rectangulaire
Continuité de la composante tangentielle de {\bf e}
La loi de Lenz-Faraday appliquée au contour \mathscr{C} et multipliée par un facteur \frac{1}{l}, nous donne :
\frac{1}{l} \oint_{\mathscr{C}} {\bf e}\cdot{\bf dl} = \frac{1}{l} \iint_{s_l} -\frac{\partial\\,{\bf b}}{\partial t}\cdot{\bf d S}
En développant le membre de gauche, on obtient :
\begin{aligned}\frac{1}{l} \oint_{\mathscr{C}} {\bf e}\cdot{\bf dl} = \frac{1}{l} \int_{l_1}{\bf e}\cdot{\bf u_l}\\,\text{d} l ~+ &\frac{1}{l} \int_{l_2}{\bf e}\cdot(-{\bf u_l})\\,\text{d} l \\\ &+ \underbrace{\frac{1}{l}\left(\int_{B}^{C}{\bf e}\cdot{\bf n_{12}}\\,\text{d} l + \int_{D}^{A}{\bf e}\cdot(-{\bf n_{12}})\\,\text{d} l\right)}\_{\lambda}\end{aligned} Or :
\lambda \leq \left(\max_{BC}(\|\\!\|{\bf e}\|\\!\|) + \max_{DA}(\|\\!\|{\bf e}\|\\!\|)\right)\frac{\alpha}{l} = o(u)
De plus :
\begin{aligned}\left\|\frac{1}{l} \iint_{s_l} -\frac{\partial\\,{\bf b}}{\partial t}\cdot{\bf d S} \right| = \frac{1}{l} &\iint_{s_l} \frac{\partial\\,{\bf b}}{\partial t}\cdot({\bf u_l}\wedge{\bf n_{l2}})\\,\text{d} S \\\ &\leq \max_{s_l}\left(\left\|\\!\left\|\frac{\partial\\,{\bf b}}{\partial t}\right\|\\!\right\|\right)\\,\alpha = o(u^2)\end{aligned}
Finalement, on a :
\frac{1}{l} \int_{l_1}{\bf e}\cdot{\bf u_l}\\,\text{d} l + \frac{1}{l} \int_{l_2}{\bf e}\cdot(-{\bf u_l})\\,\text{d} l + o(u) = o(u^2)
Par passage à la limite (u \to 0), on obtient :
({\bf e_1} - {\bf e_2})\cdot{\bf u_l} = 0
Où {\bf e_1} et {\bf e_2} sont les valeurs du champ électrique au centre du rectangle approché respectivement depuis les milieux \\#1 ou \\#2.
La relation précédente étant valable quelque soit le vecteur {\bf u_l}\perp{\bf n_{12}} choisi, on peut en déduire :
\boxed{{\bf n_{12}}\wedge({\bf e_2}-{\bf e_1}) = {\bf 0}}
On a donc continuité de la composante tangentielle du champ électrique.
Saut de la composante tangentielle de {\bf h}
En appliquant le théorème d'Ampère sur \mathscr{C} et en multipliant chaque terme par un facteur \frac{1}{l} on obtient :
\frac{1}{l} \oint_{\mathscr{C}} {\bf h}\cdot{\bf dl} = \frac{1}{l} \iint_{s_l} {\bf j}\cdot{\bf d S}
Le terme de gauche peut être traité exactement de la même manière que dans le paragraphe précédent.
Intéressons-nous au terme de droite :
\begin{aligned}\frac{1}{l} \iint_{s_l} {\bf j}\cdot{\bf d S} &= \frac{1}{l} \iint_{s_l} {\bf j}\cdot({\bf u_l}\wedge{\bf n_{12}})\\,\text{d} S \\\ &= \frac{1}{l} \int_l \left(\int_{\frac{-\alpha}{2}}^{\frac{\alpha}{2}} {\bf j}\\,\text{d} \alpha\right)\cdot({\bf u_l}\wedge{\bf n_{12}})\\,\text{d} l\end{aligned}
En définissant localement la densité surfacique de courant {\bf j_s} (densité de courant portée par la surface S, en \text{A}\cdot\text{m}^{-1}) par :
{\bf j_s} = \lim_{\alpha\to 0}\int_{\frac{-\alpha}{2}}^{\frac{\alpha}{2}} {\bf j}\\,\text{d} \alpha ~~~,
on obtient, par passage à la limite (u\to 0) :
({\bf h_1}-{\bf h_2})\cdot{\bf u_l} = {\bf j_s}\cdot({\bf u_l}\wedge{\bf n_{12}}) = {\bf u_l}\cdot({\bf n_{12}}\wedge{\bf j_s})
Où {\bf h_1} et {\bf h_2} sont les valeurs du champ magnétique au centre du rectangle approché respectivement depuis les milieux \\#1 ou \\#2, et {\bf j_s} y est également la valeur de la densité surfacique de courant.
Ainsi, pour tout {\bf u_l}\perp{\bf n_{12}} :
({\bf h_1}-{\bf h_2})\cdot{\bf u_l} = ({\bf n_{12}}\wedge{\bf j_s})\cdot{\bf u_l}
La densité superficielle de courant {\bf j_s} étant portée par la surface S, et donc étant orthogonale à {\bf n_{12}}, on peut en déduire :
\boxed{{\bf n_{12}}\wedge({\bf h_2}-{\bf h_1}) = {\bf j_s}}
On a donc un saut de la composante tangentielle de {\bf h} à travers S.
{{% notice note %}} En réalité, une densité surfacique de courant n'existe pas physiquement : on a toujours une densité de courant volumique. Cependant, dans certains cas, l'épaisseur de la zone où circule cette densité volumique est suffisamment faible pour l'assimiler à une densité surfacique. On peut citer deux cas fréquents : dans une plaque ou un tube très mince ; sur les bords d'un conducteur siège de courants induits à « haute fréquence ». {{% /notice %}}
{{% notice tip %}} Sans densité superficielle de courant (donc souvent), il y a continuité de la composante tangentielle de {\bf h}. {{% /notice %}}