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Intro Intro : La reproductibilité : en crise ?
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L'expression "crise de la reproductibilité" en français possède [son article Wikipédia](https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_la_reproductibilit%C3%A9) depuis fin 2016 et l'équivalent en anglais (reproducibility crisis ou replication crisis) [depuis début 2015](https://en.wikipedia.org/wiki/Replication_crisis). Une rapide recherche du terme "reproducibility crisis" dans les "[google trends](https://trends.google.com/trends/explore?date=all&q=%2Fm%2F012mc030)" montre que cette expression se popularise depuis la première moitié des années 2010. Le journal "Nature" en a fait ces dernières années [un de ses sujets éditoriaux récurrents](https://www.nature.com/collections/prbfkwmwvz/). En particulier, [une enquête sous forme de questionnaire](https://www.nature.com/news/1-500-scientists-lift-the-lid-on-reproducibility-1.19970) de plusieurs centaines de scientifiques de tous domaines est publiée en 2016 et est depuis reprise par tous les articles évoquant le sujet : Oui, il existe selon la majorité des scientifiques interrogés une incapacité à reproduire les expériences scientifiques publiées, et oui, il s'agit selon eux d'une crise, sous entendant non seulement que l'affaire est grave, mais aussi qu'elle est nouvelle ([Baker, 2016](https://www.nature.com/news/1-500-scientists-lift-the-lid-on-reproducibility-1.19970)). La reproductibilité est souvent réclamée comme la moindre des choses en science, et pourtant, en forçant un peu le trait, on pourrait avancer que quasiment rien n'est jamais reproduit : personne ne veut essayer, et quand quelqu'un essaye, ça ne marche pas. Ce qui est nouveau, c'est que cela semble rédhibitoire dans le cadre de bonnes pratiques scientifiques, au nom de la crédibilité de la science, et [des initiatives](https://rescience.github.io/) pour y remédier commencent à fleurir. Dans ce chapitre, nous allons essayer de nous intéresser à la crise de la reproductibilité du point de vue de l'histoire (mais aussi philosophie et sociologie) des sciences. Il est frappant de constater que dans la tentative de survol bibliométrique des occurences du terme par Barba ([Barba, 2018](https://arxiv.org/abs/1802.03311)), seulement une occurence concerne une philosophe des sciences ([Cartwright, 1991](https://doi.org/10.1215/00182702-23-1-143)), et encore s'agit il d'une réponse à un chapitre d'un collègue, à l'intérieur d'un livre dédié à l'économie. Il est probable que l'utilisation du Web of Science par Barba biaise les résultats en défaveur des revues scientifiques spécialisées en sciences humaines (sans compter que ces communautés publient souvent dans des livres), mais il est quand même frappant que la communauté des historiens des sciences, censée être celle qui a une vision globale du sujet, soit ou bien muette, ou bien inaudible. Nous alons donc faire un état de l'art probalement pas exhaustif mais qui résumera quelques prises de position sur ce thème et nous terminerons en particulier sur la question qui nous intéresse le plus ici, qui est celle de la place de la reproductibilité computationnelle dans la crise de la reproductibilité.
L'expression "crise de la reproductibilité" en français possède [son article Wikipédia](https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Crise_de_la_reproductibilit%C3%A9&action=history) depuis fin 2016 et l'équivalent en anglais (reproducibility crisis ou replication crisis) [depuis début 2015](https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Replication_crisis&dir=prev&action=history). Une rapide recherche du terme "reproducibility crisis" dans les "[google trends](https://trends.google.com/trends/explore?date=all&q=%2Fm%2F012mc030)" montre que cette expression se popularise depuis la première moitié des années 2010. \ No newline at end of file
Le journal "Nature" en a fait ces dernières années [un de ses sujets éditoriaux récurrents](https://www.nature.com/collections/prbfkwmwvz/). En particulier, [une enquête sous forme de questionnaire](https://www.nature.com/news/1-500-scientists-lift-the-lid-on-reproducibility-1.19970) de plusieurs centaines de scientifiques de tous domaines est publiée en 2016 et est depuis reprise par tous les articles évoquant le sujet : Oui, il existe selon la majorité des scientifiques interrogés une incapacité à reproduire les expériences scientifiques publiées, et oui, il s'agit selon eux d'une crise, sous entendant non seulement que l'affaire est grave, mais aussi qu'elle est nouvelle (Baker, 2016).
La reproductibilité est souvent réclamée comme la moindre des choses en science, et pourtant, en forçant un peu le trait, on pourrait avancer que quasiment rien n'est jamais reproduit : personne ne veut essayer, et quand quelqu'un essaye, ça ne marche pas. Ce qui est nouveau, c'est que cela semble rédhibitoire dans le cadre de bonnes pratiques scientifiques, au nom de la crédibilité de la science, et [des initiatives](https://rescience.github.io/) pour y remédier commencent à fleurir.
Dans ce chapitre, nous allons essayer de nous intéresser à la crise de la reproductibilité du point de vue de l'histoire (et aussi philosophie et sociologie) des sciences. Il est frappant de constater que dans la tentative de survol bibliométrique des occurences du terme par Barba (Barba, 2018), seulement une occurence concerne une philosophe des sciences (Cartwright, 1991), et encore s'agit il d'une réponse à un chapitre d'un collègue, à l'intérieur d'un livre dédié à l'économie. Il est probable que l'utilisation du Web of Science par Barba biaise les résultats en défaveur des revues scientifiques spécialisées en sciences humaines (sans compter que ces communautés publient souvent dans des livres), mais il est quand même frappant que la communauté des historiens des sciences, censée être celle qui a une vision globale du sujet, soit ou bien muette, ou bien inaudible.
Nous alons donc faire un état de l'art probalement pas exhaustif mais qui résumera quelques prises de position sur ce thème et nous terminerons en particulier sur la question qui nous intéresse le plus ici, qui est celle de la place de la reproductibilité computationnelle dans la crise de la reproductibilité.
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