diff --git a/polycopie.tex b/polycopie.tex index d082e9377e95441ad4d2265438c6603f9030999e..c673f2a911fadf16ee19c7c5274e68b8d0a92627 100644 --- a/polycopie.tex +++ b/polycopie.tex @@ -74,6 +74,8 @@ hyperindex=true,plainpages=false} \def\QQ{{\mathbb Q}} \def\RR{{\mathbb R}} \def\CC{{\mathbb C}} +\def\TT{{\mathbb T}} + \def\th{{\mathrm{th}}} \parindent=0cm @@ -388,7 +390,7 @@ avec $2$. La deuxième coordonnée stocke le passé. Disons $x=...$ et $y=0$. Al Bien que nous n'avons pas donner les définitions proprement nous pouvons démontrer que la rotation du cercle est dense et équirépartie. -\begin{theoreme}[Densité des rotations irrationelles] Soit $x\in \mathbb{U}$. +\begin{theoreme}[Densité des rotations irrationelles]\label{densite-des-rotations} Soit $x\in \mathbb{U}$. L'orbit $\left(R_\alpha^n x\right)_{n=1}^\infty$ est dense si et seulement si $\alpha\not\in\QQ$. \end{theoreme} @@ -447,6 +449,7 @@ démontrer que la rotation du cercle est dense et équirépartie. Si $r\neq 0$, alors la somme à l'intérieur est une progression géométrique : \[\left|\frac1N\sum_{n\leq N}e^{2\pi i r n \alpha}\right| + =\left|\frac{1}{N}e^{2\pi i r \alpha}\frac{1-e^{2\pi i r N\alpha}}{1-e^{2\pi i r \alpha}}\right| \leq \frac{2}{N\left|1-e^{2\pi i r \alpha}\right|}.\] En notant que $\widehat{f}(0)=\int_0^1f\dx$ nous obtenons \[\frac1N\sum_{n=1}^{N}f(R_{\alpha}^nx) @@ -485,6 +488,39 @@ Le théorème suivant donne une version finie. éléments ont tous la même couleur. \end{theoreme} +Voici un exemple d'une coloration : +\begin{center} +\begin{tabular}{ccccccccccccccccc} + 1&2&3&4&5&6&7&8&9 &10&11&12&13&14&15&16&17\\ + {\color{blue} B}& + {\color{red} R}& + {\color{green} V}& + {\color{red} R}& + {\color{red} R}& + {\color{blue} B}& + {\color{green} V}& + {\color{green} V}& + {\color{blue} B}& + {\color{green} V}& + {\color{red} R}& + {\color{red} R}& + {\color{blue} B}& + {\color{red} R}& + {\color{red} R}& + {\color{blue} B}&? +\end{tabular} +\end{center} +N'import quelle couleur on choisit pour $17$ on a toujours une progression +arithmétique de longueur trois: +\begin{itemize} + \item Si $17$ est {\color{blue} bleu}, les entiers $9$, $13$ et $17$ forment une progression + arithmétique monochromatique. + \item Si $17$ est {\color{red} rouge}, les entiers $11$, $14$ et $17$ forment une progression + arithmétique monochromatique. + \item Si $17$ est {\color{green} vert}, les entiers $3$, $10$ et $17$ forment une progression + arithmétique monochromatique. +\end{itemize} + Notons que ce théorème affirme seulement l'existence de $W(r,k)$ mais ne dit rien sur sa valeur. Peu de valeurs sont connues : @@ -580,7 +616,7 @@ plupart des énonces reste valid si $S$ est un demi-groupe. \begin{definition}[Minimalité] \index{minimalité}Supposons que $X$ soit un espace métrique et compact et que $S$ est un demi-groupe qui opère sur $X$ par des applications continues. Cet - action est dit minimal, si les seuls sous-ensembles $X'\subset X$, qui sont + action est dit minimal, si les seuls sous-ensembles $X'\subseteq X$, qui sont fermés et invariants par $S$, sont $X'=X$ et $X'=\emptyset$. \end{definition} @@ -591,7 +627,7 @@ Voici une définition alternative qui est plus utile pour nous. \end{lemme} \begin{proof} - Il est bien clair que $\mathcal{O}$ est fermé, invariant par $S$ et non-vide. + Il est bien clair que $\mathcal{O}(x)$ est fermé, invariant par $S$ et non-vide. Donc si l'action de $S$ sur $X$ est minimal, alors $\mathcal{O}(x)=X$. Contrairement supposons que $X'\subsetneq X$ soit un sous-ensemble fermé, non-vide @@ -606,27 +642,27 @@ Voici une définition alternative qui est plus utile pour nous. \end{lemme} \begin{proof} - Soit $\mathcal{F}$ une famille des sous-ensemble de $X$ fermé, non-vide et + Soit $\mathcal{F}$ une famille des sous-ensembles de $X$ fermé, non-vide et invariant par $S$. On peut définir un ordre sur cette famille par l'inclusion. - Toute chaine $(X_i)_{i\in I}$ a l'intersection $\bigcap_{i\in I}$ comme borne + Toute chaine $(X_i)_{i\in I}$ a l'intersection $\bigcap_{i\in I}X_i$ comme borne inférieur. Cela est fermé, non-vide et invariant par $S$. D'après le lemme de Zorn cet ordre a un élément minimal $X'$. C'est bien clair que $S$ opère minimal sur $X'$. \end{proof} \begin{theoreme}[Théorème de récurrence de \textsc{Birkhoff}] - Soit $X$ und espace métrique et compact et soit $T\colon X\to X$ une + Soit $X$ un espace métrique et compact et soit $T\colon X\to X$ une transformation continue. Alors ils existent un $x_0\in X$ et une suite $1\leq n_1<n_2<\cdots$ des entiers positifs tels que $T^{n_k}x_0\to x_0$. \end{theoreme} \begin{proof} - Soit $S=\NN$. D'après lemme \ref{green:lem2.3} nous supposons que $S$ opère - minimal sur $X$. Prenons $x_0\in X$. Comme $X$ est minimal on a - $\overline{\left( T^nx_0\right)_{n\geq1}}=X$. S'il y a $n$ tel que $T^nx=x$, - alors l'énoncé est clair. Sinon par la densité on peut construire une suite - $n_1<n_2<\cdots$ des entiers distincts telle que $T^{n_k}x_0\to x_0$ pour - $k\to+\infty$. + Soit $S=\NN$. D'après lemme \ref{green:lem2.3} nous pouvons supposer + que $S$ opère minimal sur $X$. Prenons $x_0\in X$. Comme $X$ est + minimal on a $\overline{\left( T^nx_0\right)_{n\geq1}}=X$. S'il y a + $n$ tel que $T^nx=x$, alors l'énoncé est clair. Sinon par la densité + on peut construire une suite $n_1<n_2<\cdots$ des entiers distincts + telle que $T^{n_k}x_0\to x_0$ pour $k\to+\infty$. \end{proof} \section{Récurrence multiple et le théorème de \textsc{van der Waerden}} @@ -680,13 +716,13 @@ $\mathrm{MR}(L-1)$. Considérons l'espace $X^L=X\times\cdots\times X$ muni de la métrique du produit et la diagonale $X^\Delta:=\{(x,x,\ldots,x)\colon x\in X\}$. Définissons -$\tilde{T}\colon X^L\to X^L$ par -\[\tilde{T}:=T\times T^2\times\cdots\times T^L.\] +$\widetilde{T}\colon X^L\to X^L$ par +\[\widetilde{T}:=T\times T^2\times\cdots\times T^L.\] Le théorème de récurrence multiple est équivalent à l'existence d'un $x\in X^\Delta$ tel que pour tout $\varepsilon >0$ il existe $n\geq 1$ tel que -$d(x,\tilde{T}^nx)<\varepsilon$. C'est une forte hypothése sur des propriétés -de récurrence de la transformation $\tilde{T}$ sur la diagonale $X^\Delta$. +$d(x,\widetilde{T}^nx)<\varepsilon$. C'est une forte hypothése sur des propriétés +de récurrence de la transformation $\widetilde{T}$ sur la diagonale $X^\Delta$. C'est pourquoi nous divisons l'étape de récurrence en cinq petites étapes dont la dernière est la récurrence demandé. @@ -695,16 +731,16 @@ la dernière est la récurrence demandé. $\ZZ$ sur $X$ soit minimal. On a \begin{enumerate}[(i)] \item Pour tout $\varepsilon>0$ ils existent $x,y\in X^\Delta$ et $n\geq1$ - tels que $d(x,\tilde{T}^ny)<\varepsilon$. + tels que $d(x,\widetilde{T}^ny)<\varepsilon$. \item Pour tout $x\in X^\Delta$ et pour tout $\varepsilon>0$ ils existent - $n\geq1$ et $y\in X^\Delta$ tels que $d(x,\tilde{T}^ny)<\varepsilon$. + $n\geq1$ et $y\in X^\Delta$ tels que $d(x,\widetilde{T}^ny)<\varepsilon$. \item Pour tout $\varepsilon>0$ ils existent $x\in X^\Delta$ et $n\geq1$ - tels que $d(x,\tilde{T}^nx)<\varepsilon$. + tels que $d(x,\widetilde{T}^nx)<\varepsilon$. \item Pour tout $\varepsilon>0$ l'ensemble de $x\in X^\Delta$ tel qu'il - existe $n\geq1$ tel que $d(x,\tilde{T}^nx)<\varepsilon$ est dense dans + existe $n\geq1$ tel que $d(x,\widetilde{T}^nx)<\varepsilon$ est dense dans $X^\Delta$. \item Il existe $x\in X^\Delta$ tel que pour tout $\varepsilon>0$ il exist - $n\geq1$ tel que $d(x,\tilde{T}^nx)<\varepsilon$. + $n\geq1$ tel que $d(x,\widetilde{T}^nx)<\varepsilon$. \end{enumerate} \end{proposition} @@ -715,9 +751,10 @@ la dernière est la récurrence demandé. \begin{enumerate}[(i)] \item Supposons $\mathrm{MR}(L-1)$. Alors ils existent $x\in X$ et $n\geq1$ tels que - \[d(x,T^nx),d(x,T^{2n}x),\ldots,d(x,T^{(L-1)n}x)<\varepsilon.\] Posons $y:=T^{-n}x$. Alors - \[d(x,T^{n}y),d(x,T^{2n}y),\ldots,d(x,T^{Ln}y)<\varepsilon\] - et donc $d(x,\tilde{T}^ny)<\varepsilon$. + \[d(x,T^nx),d(x,T^{2n}x),\ldots,d(x,T^{(L-1)n}x)<\varepsilon.\] + Posons $y:=T^{-n}x$. Alors $x=T^ny$ et + \[d(x,T^{n}y),d(x,T^{2n}y),\ldots,d(x,T^{Ln}y)<\varepsilon.\] + Donc $d(x,\widetilde{T}^ny)<\varepsilon$. \item Soit $B$ la boule ouvert du rayon $\varepsilon/2$ et du centre $x\in X$. Donc $Y:=X\setminus\bigcup_{m\in\ZZ}T^{-m}B$ est fermé et invariant par $T$ et $T^{-1}$. Par minimalité il faut que $Y=\emptyset$. Comme $X$ est @@ -727,57 +764,72 @@ la dernière est la récurrence demandé. $X^\Delta$. Alors il existe $\eta>0$ tel que $d(w,w')\leq \eta$ implique $d(T^mw,T^mw')\leq \varepsilon/2$ pour $\left| m\right|\leq M$. D'après (i) ils existent $x',y'\in X^\Delta$ et $n\geq1$ tels que - $d(x',\tilde{T}^ny')<\eta$. Posons $m$ avec + $d(x',\widetilde{T}^ny')<\eta$. Posons $m$ avec $\left| m\right|\leq M$ tel que $x'\in T^{-m}B^\Delta$; donc $T^mx'\in B^\Delta$. Pour tout $n\geq 1$ on a \begin{align*} - d(x,\tilde{T}^nT^my')&\leq d(x,T^mx') + d(T^mx',T^m\tilde{T}^ny')\\ + d(x,\widetilde{T}^nT^my')&\leq d(x,T^mx') + d(T^mx',T^m\widetilde{T}^ny')\\ &<\varepsilon/2+\varepsilon/2=\varepsilon. \end{align*} En posent $y:=T^my'$ nous obtenons (ii). - \item Ce la coeur de la démonstration. Furstenberg dit que l'argument est - originellement de Rufus Bowen. L'idée est de construire une suite décroissante $\varepsilon_1>\varepsilon_2>\cdots$ - des réels positifs avec une suite des éléments $x_i\in X^\Delta$ telle que - $d(x_i,\tilde{T}^nx_j)$ est très petit. + \item Cette partie est la coeur de la démonstration. Hillel + Furstenberg dit que l'argument est originellement due à Rufus + Bowen. L'idée est de construire une suite décroissante + $\varepsilon_1>\varepsilon_2>\cdots$ des réels positifs avec une + suite des éléments $x_i\in X^\Delta$ telle que + $d(x_i,\widetilde{T}^nx_j)$ est très petit. Posons $\varepsilon_1:=\varepsilon/3$ et $x_0:=x$. D'après (ii) ils existent $x_1$ et $n_1\geq1$ tels que - $d(x_0,\tilde{T}^{n_1}x_1)<\varepsilon_1$. Comme $\tilde{T}^{n_1}$ est + $d(x_0,\widetilde{T}^{n_1}x_1)<\varepsilon_1$. Comme $\widetilde{T}^{n_1}$ est uniformément continue il existe $\varepsilon_2$ tel que $d(w,w')<\varepsilon_2$ implique - $d(\tilde{T}^{n_1}w,\tilde{T}^{n_1}w')<\varepsilon/9$. Une autre fois d'après + $d(\widetilde{T}^{n_1}w,\widetilde{T}^{n_1}w')<\varepsilon/9$. Une autre fois d'après (ii) ils existent $x_2$ et $n_2\geq1$ tel que - $d(x_1,\tilde{T}^{n_2}x_2)<\min(\varepsilon_2,\varepsilon/9)$. Notons que + $d(x_1,\widetilde{T}^{n_2}x_2)<\min(\varepsilon_2,\varepsilon/9)$. Notons que par construction on a - \[d(x_0,\tilde{T}^{n_1+n_2}x_2)\leq - d(x_0,\tilde{T}^{n_1}x_1)+d(\tilde{T}^{n_1}x_1,\tilde{T}^{n_1+n_2}x_2)<\varepsilon/3+\varepsilon/9<\varepsilon/2.\] + \[d(x_0,\widetilde{T}^{n_1+n_2}x_2)\leq + d(x_0,\widetilde{T}^{n_1}x_1)+d(\widetilde{T}^{n_1}x_1,\widetilde{T}^{n_1+n_2}x_2)<\varepsilon/3+\varepsilon/9<\varepsilon/2.\] Dans l'étape prochaine nous choisissons $\varepsilon_3$ tel que - $d(w,w')<\varepsilon_3$ implique que - \[d(\tilde{T}^{n_2}w,\tilde{T}^{n_2}),d(\tilde{T}^{n_1+n_2}w,\tilde{T}^{n_1+n_2})<\min(\varepsilon_3,\varepsilon/27).\] + $d(w,w')<\varepsilon_3$ implique que les deux + $d(\widetilde{T}^{n_2}w,\widetilde{T}^{n_2}w')$ et + $d(\widetilde{T}^{n_1+n_2}w,\widetilde{T}^{n_1+n_2}w')$ sont plus + petits que $\varepsilon/27$. Maintenant on choisit $x_3$ tel que + $d(x_2,\widetilde{T}^{n_3}x_3)<\min(\varepsilon_3,\varepsilon/27)$. Donc - \[d(x_0,\tilde{T}^{n_1+n_2+n_3}x_3),d(x_1,\tilde{T}^{n_2+n_3}x_3)<\varepsilon/3+\varepsilon/9+\varepsilon/27<\varepsilon/2.\] + \begin{align*} + d(x_0,\widetilde{T}^{n_1+n_2+n_3}x_3) + &\leq + d(x_0,\widetilde{T}^{n_1}x_1)+d(\widetilde{T}^{n_1}x_1,\widetilde{T}^{n_1+n_2}x_2) + +d(\widetilde{T}^{n_1+n_2}x_2,\widetilde{T}^{n_1+n_2+n_3}x_3)\\ + &<\varepsilon/3+\varepsilon/9+\varepsilon/27<\varepsilon/2\quad\text{et}\quad\\ + d(x_1,\widetilde{T}^{n_2+n_3}x_3) + &\leq d(x_1, \widetilde{T}^{n_2}x_2) +d(\widetilde{T}^{n_2}x_2, + \widetilde{T}^{n_2+n_3}x_3)\\ + &<\varepsilon/9+\varepsilon/27<\varepsilon/2. + \end{align*} En continuent récursivement on obtient pour $i<j$ l'inégalité - \[d(x_i,\tilde{T}^{n_{i+1}+\cdots+n_j}x_j)<\varepsilon/3+\varepsilon/9+\cdots<\varepsilon/2.\] + \[d(x_i,\widetilde{T}^{n_{i+1}+\cdots+n_j}x_j)<\varepsilon/3^{i+1}+\varepsilon/3^{i+2}+\cdots+\varepsilon/3^{j}<\varepsilon/2.\] Par compacité séquentielle ils existent $i$ et $j$ tels que $d(x_i, x_j)<\varepsilon/2$. Avec l'inégalité du triangle on a \[d(x_j, - \tilde{T}^{n_{i+1}+\cdots+n_j}x_j)<\varepsilon/2+\varepsilon/2=\varepsilon.\] + \widetilde{T}^{n_{i+1}+\cdots+n_j}x_j)<\varepsilon/2+\varepsilon/2=\varepsilon.\] D'où on a (iii) avec $x=x_j$ et $n=n_{i+1}+\cdots+n_j$. \item Suppsons que (iv) soit fausse. Alors il existe un ensemble overt - $V\subseteq X^\Delta$ et $\delta>0$ tels que $d(v, \tilde{T}^nv)>\delta$ + $V\subseteq X^\Delta$ et $\delta>0$ tels que $d(v, \widetilde{T}^nv)>\delta$ pour tout $v\in V$ et tout $n\geq1$. D'après minimalité et compacité il exist $m$ tel que $X^\Delta=\bigcup_{\left| m\right|\leq M}T^{-m}V$. Soit $x\in X^\Delta$ arbitraire. Choisissons $m$, $\left| m\right|\leq M$, tel que $x\in T^{-m}V$, et donc $T^mx\in V$. Alors - $d(T^mx,\tilde{T}^nT^mx)>\delta$ pour tout $n\geq1$. Comme $T,\ldots,T^m$ - est uniformément continue on a $d(x, \tilde{T}^nx)>\eta$ pour un + $d(T^mx,\widetilde{T}^nT^mx)>\delta$ pour tout $n\geq1$. Comme $T,\ldots,T^m$ + est uniformément continue on a $d(x, \widetilde{T}^nx)>\eta$ pour un $\eta=\eta(\delta)>0$ pour tout $x\in X^\Delta$ et $n\geq1$, en contradiction avec (iii). \item Soit $A_N$ l'ensemble de tout $x\in X^\Delta$ dont il existe $n\geq1$ - que $d(x,\tilde{T}^nx)<1/N$. Tout $A_N$ est ouvert dans $X^\Delta$ et dense + que $d(x,\widetilde{T}^nx)<1/N$. Tout $A_N$ est ouvert dans $X^\Delta$ et dense (d'après (iv)). D'après le théorème de Baire Category l'intersection $\bigcap_{N\in\NN}A_N$ n'est pas vide. En prennent un point $x$ quelquonque dans cet intersection on obtient (v). @@ -786,6 +838,193 @@ la dernière est la récurrence demandé. \chapter{Les théorèmes ergodiques} +\section{Systèmes dynamiques mesuré et l'ergodicité} + +Soit $X$ un espace métrique et compact, soit $T\colon X\to X$ une +application surjective et mesurable, et soit $\mu$ une mesure de +probabilité sur $X$. Notons que la compacité n'est pas nécessaire, +mais dans tous nos exemples l'espace $X$ est compact. Par contre, le +fait que $\mu(X)<\infty$ est vraiment important. Même certains +théorèmes deviennent feux si la mesure est infinie. + +Nous appelons que la mesure $\mu$ est \textit{invariant par + $T$}\index{invariant par $T$} si pour toute fonction mesurable $f$ +on a $\int f\mathrm{d} \mu=\int f\circ T\mathrm{d}\mu$ ou, de manière +équivalente, $\mu(T^{-1}(E))=\mu(E)$ pour tout ensemble mesurable +$E$. En prennent $f:= 1_E$ la première définition implique la +seconde. Pour montrer l'inverse on prends des approximations de $f$ pas +des fonctions mesurables simples. + +Le triple $(X,\mu,T)$ est appelle un système dynamique mesuré et +l'objet central dans l'étude de la théorie ergodique. + +\begin{theoreme}[Théorème de récurrence de Poincaré] + Soit $E\subseteq X$ un ensemble mesurable et soit $E'\subseteq E$ + l'ensemble des $x\in E$ tel qu'il y a un nombre infini des $n\geq1$ + avec $T^nx\in E$. Alors $\mu(E\setminus E')=0$, ou autrement dit + presque tout point de $E$ rentre à $E$ un nombre infini de fois. +\end{theoreme} + +\begin{proof} + Nous posons $A_N:=\bigcup_{n\geq N}T^{-n}E$ pour $N\geq0$ et + $S:=\bigcap_N A_N$. Alors $E'=E\cap S$. Nous avons la suite + imbriquée $A_0\supseteq A_1\supseteq A_2\supseteq\cdots$. Par + l'invariance de $T$ on a $\mu(A_{N+1})=\mu(T^{-1}A_N)=\mu(A_N)$. Le + théorème de convergence monotone implique que $\mu(S)=\mu(A_0)$ et + donc $\mu(A_0\setminus S)=0$. Mais $E\subseteq A_0$ et donc + $\mu(E\setminus S)=0$. +\end{proof} + +\begin{definition} + \index{ergodique}On dit qu'une application $T$ est ergodique ou que + la mesure $\mu$ est ergodique pour $T$, si la mesure de toutes les + ensembles $T$-invariants (ensembles mesurables $E$ tels que + $T^{-1}E=E$) est soit $0$ soit $1$. +\end{definition} + +Il n'est pas difficile de voir que $T$ est ergodique si et seulement +si les fonctions mesurables et invariantes par $T$ (fonctions $f$ +telles que $f=f\circ T$) sont des fonctions constantes presque +partout. + +L'ergodicité semble être une propriété plutôt faible. Remarquablement, +c'est exactement la propriété qui nous permet de faire des assertions +rigoureuses de la forme ``les moyennes temporelles tendent vers les +moyennes de l'espace''. + +Avant de continuer, nous voulons donner quelques exemples. + +\begin{proposition}[La rotation du cercle est ergodique] + Soit $\alpha\in\RR\setminus\QQ$. La rotation du cercle + $R_\alpha\colon \TT \to \TT$ est ergodique par rapport à la mesure + de Lebesgue $\lambda$. +\end{proposition} + +\begin{proof} + Soit $f\colon \TT \to \RR$ une fonction mesurable et invariante par + $R_\alpha$ qui n'est pas constante presque partout. Chaque niveau + $\{x\colon s\leq f(x)\leq t\}$ est aussi invariante par $R_\alpha$ : + en passant par un ensemble de niveau où la fonction n'est pas + constante presque partout nous pouvons supposer que $f\in + L^1(\TT)$. Soit $\varepsilon >0$. Comme l'espace des fonctions + continues $C(\TT)$ est dense dans $L^1(\TT)$, il existe une fonction + continue $\widetilde{f}$ avec + $\left\| f-\widetilde{f}\right\|_1\leq\varepsilon$. En appliquant + $R_\alpha^n$ et en utilisant l'invariance de $f$ avec l'invariance + par rotation de $\left\| \cdot\right\|$ on obtient + $\left\| f-\widetilde{f}\circ R_\alpha^n\right\|_1\leq \varepsilon$ + pour tout $n$. Donc + $\left\| \widetilde{f}-\widetilde{f}\circ R_\alpha^n\right\|_1\leq + 2\varepsilon$. Puisque l'orbite $R_\alpha^n0$ est dense dans $\TT$ + (voir théorème~\ref{densite-des-rotations}), il s'ensuit avec la + continuité de $\widetilde{f}$ que + $\left\| \widetilde{f}-\widetilde{f}\circ R_t\right\|_1\leq + 2\varepsilon$ pour tout $t\in\TT$. En posant $c(\widetilde{f})$ la + fonction constante égale à $\int \widetilde{f}\mathrm{d}\mu$, cela + implique que + \begin{align*} + \left\|\widetilde{f}-c(\widetilde{f})\right\|_1 + &=\int\left|\widetilde{f}(x)-\int \widetilde{f}(x+t)\mathrm{d}\mu(t)\right|\mathrm{d}\mu(x)\\ + &=\int\left|\int\widetilde{f}(x)-\widetilde{f}(x+t)\mathrm{d}\mu(t)\right|\mathrm{d}\mu(x)\\ + &\leq\iint\left|\widetilde{f}(x)-\widetilde{f}(x+t)\right|\mathrm{d}\mu(t)\mathrm{d}\mu(x)\\ + &\leq 2\varepsilon. + \end{align*} + Donc on a $\left\| f-c(\widetilde{f})\right\|_1\leq + 3\varepsilon$. Alors + \[ + \left| c(f)-c(\widetilde{f})\right| + =\left| \int(f-c(\widetilde{f}))\mathrm{d}\mu\right| + \leq3\varepsilon + \] + et par l'inégalité du triangle on a $\left\| f-c(f)\right\|_1\leq + 6\varepsilon$. D'après $\varepsilon>0$ était arbitraire, on a + $\left\| f-c(f)\right\|_1=0$ qui implique que $f=c(f)$ presque + partout en contradiction. +\end{proof} + +\begin{proposition}[La duplication est ergodique] + La transformation $T(x)=2x-\left\lfloor 2x\right\rfloor$ est + ergodique par rapport à la mesure de Lebesgue $\mu$. +\end{proposition} + +\begin{proof} +Soit $D_{a,n}$ un intervalle bipartite d'ordre $n$, c'est-à-dire un +intervalle de la forme $\left(\frac{a}{2^n},\frac{a+1}{2^n}\right)$ +avec $a\in\ZZ$. Soit $E$ un ensemble mesurable. C'est claire que +$\mu(T^{-n}E\cap D_{a,n})=2^{-n}\mu(E)$. Donc si $E$ est invariant +par $T$ alors $\mu(E\cap D_{a,n})=2^{-n}\mu(E)$. + +Pour tout $\varepsilon>0$ il existe un ouvert $U$ avec $E\subseteq U$ +et $\mu(U\setminus E)\leq\varepsilon$. Pour tout $n$ nous écrivons +$U_n$ pour l'union des intervalles bipartite d'ordre $n$ contenant +dans $U$. C'est claire que $U_1\subseteq U_2\subseteq \cdots$. Comme +$U$ est ouvert on a $\bigcup_n U_n=U$. Par le théorème de convergence +monotone on obtient +\[ \mu(E)=\mu(E\cap U)=\lim_{n\to\infty}\mu(E\cap + U_n)=\mu(E)\lim_{n\to\infty}\mu(U_n)=\mu(E)\mu(U).\] +Donc si $\mu(E)\neq0$ alors $\mu(U)=1$ et par conséquent $\mu(E)\geq +\mu(U)-\varepsilon = 1-\varepsilon$. Puisque $\varepsilon$ était +arbitraire, nous avons $\mu(E)=1$. +\end{proof} + +\section{Moyennes temporelles contre moyennes de l'espace} + +Soit $(X,\mu,T)$ un système dynamique mesuré avec $\mu(X)=1$ et +supposons que $T\colon X\to X$ soit ergodique. Un ``théorème +ergodique'' est, au sens large, tout résultat indiquant que les +moyennes temporelles $S_Nf:=\frac1N\sum_{0\leq n\leq N-1}f(T^nx)$ +convergent vers la moyenne spatiale $\overline{f}:=\int +f\mathrm{d}\mu$. + +\begin{definition}[Types de convergence] + Supposons que $(X,\mu)$ soit un espace compact mesuré et supposons + que $(f_N)_{N=1}^\infty$ est une suite des fonctions à value + réelle. Supposons que $f$ est une autre fonction à value + réelle. Alors nous disons que + \begin{enumerate}[(1)] + \item $f_N\to f$ faiblement dans $L^2$ si, pour tout $g\in L^2(X)$, + on a $\langle f_N-f,g\rangle\to0$. + \item $f_N\to f$ dans $L^2$ si $\left\| f_N-f\right\|_2\to0$. + \item Plus généralement, si $p\geq1$, nous disons que $f_N\to f$ + dans $L^p$ si $\left\| f_N-f\right\|_2\to0$. Normalement nous + prenons $1\leq p\leq 2$. + \item Nous disons que $f_N\to f$ simplement presque partout si + $f_N(x)\to f(x)$ pour tout $x$ sauf un ensemble de mesure $0$. + \end{enumerate} +\end{definition} + +Pour s'orienter, établissons quelques relations entre ces notions de +convergence. + +Si $f_N\to f$ dans $L^2$ alors $f_N\to f$ faiblement dans $L^2$, parce +que +\[\langle f_N-f,g\rangle\leq \left\| f_N-f\right\|_2\left\| + g\right\|_2\] +par l'inégalité de Cauchy-Schwarz. Par contre, le contraire n'est pas +vrai. En effet, posons $X=\RR/\ZZ$ et $f_N(x)=e^{2\pi i N + x}$. L'inégalité de Bessel montre que +$\sum_{N=1}^\infty\left|\langle f_N,g\rangle\right|^2\leq \left\| + g\right\|_2^2$, et donc $\langle f_N,g\rangle\to0$ avec $N\to +\infty$ pour tout $g\in L^2(X)$ fixée. Alors $f_N\to 0$ faiblement +dans $L^2$. C'est clair qu'on n'a pas de convergence en $L^2$. + +Pour $1\leq p<2$, la convergence dans $L^p$ est plus faible que la +convergence dans $L^2$. + +La convergence simple est ``moralement'' la notation la plus forte de +toutes. S'il existe une fonction $g\in L^p(X)$ telle que $\lvert +f_n(x)\rvert,\lvert f(x)\rvert\leq g(x)$ pour presque tout $x$, alors +par le théorème de convergence dominé on obtient que $f_n\to f$ dans +$L^p$. En effet, par convexité on a +\[ \lvert f_n(x)-f(x)\rvert^p\leq 2^{p-1}\left(\lvert + f_n(x)\rvert^p+\lvert f(x)\rvert^p\right)\leq 2^pg(x)^p,\] +une fonction intégrable. + +Des pathologies peuvent toutefois survenir : le suite des fonctions +$f_n\colon [0,1]\to \RR$ définie par $f_n(x)=n$ si $0\leq x\leq 1/n$ +et $f_n(x)$ sinon, converge vers zéro presque partout. Mais $f_n$ ne +converge pas vers zéro dans n'importe quel $L^p$ avec $p\geq1$. + \chapter{Le théorème de Furstenberg et Sárközy} Dans ce chapitre nous allons démontrer le résultat suivant de Furstenberg et